Mission Antilles-Guyane 2002

 

Un long travail

 
   

Photo : N.A

Le Borda et une vedette hydrographique

   

Mais que font donc les hydros? Texte D.C.

La campagne Antilles-Guyane (ZMAG 2002) a débuté sur le terrain le 28 janvier 2002. Mais qu'on ne s'y trompe pas, elle a effectivement commencé depuis plus longtemps : non pas le 25 janvier, jour d'arrivée des hydros à bord du Borda en escale à Tortola, ni le 10 janvier, jour d'appareillage de Brest de ce dit bâtiment, mais plusieurs mois avant, à la mission hydrographique de l'Atlantique (MHA).

Un petit rappel des étapes importantes est peut-être nécessaire :

Etape 1 : la préparation
La MHA reçoit de la direction du SHOM la définition des travaux à mener : à St Martin, il s'agit d'actualiser la connaissance du fond dans la baie de Marigot et dans le canal d'Anguilla, où le dernier levé remonte à 150 ans (levé au plomb), ainsi que de mesurer les courants dans les canaux d'Anguilla et de St Barthélémy.
Les moyens à sa disposition sont deux vedettes, Octant et Alidade, mises en œuvre dans les petits fonds (inférieurs à 10m), gréées avec un sondeur vertical monofaisceau, et le Borda employé dans des fonds supérieurs, équipé lui d'un sondeur multifaisceaux.

Depuis l'été 2001, les fourmis hydros précisent les moyens à mettre en œuvre (paramètres de conduite des levés, matériels à embarquer, rechanges à prévoir…) pour répondre aux objectifs et hiverner dans les meilleures conditions possibles aux Antilles.

Etape 2 : la conduite du levé
Arrivés à St Martin vers 18h le 28 janvier, la première action a été de mouiller deux marégraphes sur zone (les plongeurs auraient trouvé l'eau bonne) : ils acquièrent des informations précieuses sur la marée pendant tout le levé. En fin de mission à St Martin, ils seront relevés et les données permettront de corriger de l'effet de la marée les hauteurs d'eau mesurées au cours du levé. Celles-ci en seront alors rendues indépendantes, référencées par rapport au niveau des plus basses mer (l'amplitude de la marée est environ de 50 cm à St Martin pour 13 m à St Malo!).
Ce soir là, alors que les plongeurs étaient à l'eau, l'ingénieur et le chef d'équipe étaient déjà en quête, à terre, d'informations pour le choix d'un site d'installation d'une station GPS, ce qui fut fait rapidement avec le concours de la police municipale de Marigot.

Le lendemain, mardi 29 janvier, deux équipes se sont constituées : l'une est partie à terre faire les travaux de géodésie indispensables à la conduite de la mission, l'autre est partie avec le Borda mouiller deux courantomètres dans le canal d'Anguilla et de St Barthélémy.

Photo : N.A.

Courantomètre prêt à être mouillé.

Travaux de géodésie :
Le premier objectif était de localiser précisément (au cm près) le point choisi la veille comme site de station de l'émetteur des corrections différentielles GPS : ce système permet ensuite aux vedettes et au Borda d'être localisés à mieux que 30 cm.
Des travaux de nivellement entre le port et l'église (une sorte de procession) ont également été conduits afin de définir l'altitude précise de repères et ultérieurement de caler le marégraphe.
Mouillage des courantomètres :
Les courantomètres sont installés dans des cages et ont été mouillés par le Borda. Les plongeurs ont ensuite plongé dessus pour vérifier leur bonne position, …et remettre à l'endroit l'une d'entre elle.
Elles seront relevées avant le départ de St Martin.

Depuis, nous récoltons des données dans la baie de Marigot à l'aide des vedettes. Elles suivent des profils définis au préalable (étape de préparation) en se localisant avec la station d'émission installée en début de mission et utilisent leur sondeur latéral (rasant) pour la détection des obstructions et leur sondeur monofaisceau pour la cotation : le fond est plat et sain, ouf!

Photo : N.A.

Acquisition de données depuis une vedette.

Parfois une équipe d'hydros va à terre faire des relevés topographiques pour mettre à jour les informations sur les infrastructures portuaires.

Photo : P.L.

Relevés topographiques.

Enfin, le Borda est également utilisé dans le Canal d'Anguilla pour mettre en œuvre son sondeur multifaisceaux. Ce système offre l'avantage d'apporter une connaissance surfacique du fond avec une couverture transversale d'environ 4 fois le fond.

Etape 3 : le traitement
Mais le travail ne s'arrête pas là! Une fois acquises, les données doivent encore être épurées et corrigées. Ce travail est partiellement mené à bord afin, avant tout, de déterminer les compléments éventuels de mesures. Cela évite de devoir retourner sur zone quelques mois plus tard avant de pouvoir actualiser la carte…

Photos : N.A.

"Les données doivent encore être épurées et corrigées."

Les journées hydro sont donc longues et difficiles sous les tropiques, bien que le soleil se couche tôt.



   

Bâtiment hydrographique Borda